Un huis clos. Pas de doute, nous sommes chez Harold Pinter. L’individu s’y contracte, laisse surgir l’essentiel dans un espace qui agit comme un révélateur de l’inconscient. Là, ils sont trois. Aston, la trentaine, son jeune frère Mick, et Davies, un vieil SDF que le premier a sauvé d’une agression.
Les deux frères proposent un poste de gardien dans leur maison à Davies, qui se montre tout à la fois hâbleur, minable, raciste et pathétique. Un corps étranger qui finira par être exclu de l’étrange association que forment Aston et Mick. On est chez Pinter, oui, mais la silhouette de Kafka se détache sur chaque mur et avec elle la part insolite et cruelle du propos. Au-delà, c’est bien de notre époque dont il est question, avec sa précarisation des plus faibles, sa crise du logement, sa violence banale et quotidienne.
Marie-Christine Epiney, qui signe la mise en scène, s’est entourée d’un magnifique trio de comédiens : Jacques Probst, Mathieu Delmonte et Frédéric Landenberg. En guise de fil rouge de la pièce, elle s’interroge sur l’absence de femmes. «Tout ce qui pourrait relever du hasard des rencontres prend une toute autre tournure à la lumière du lien possible entre la mère et l’épouse», constate-t-elle. Derrière le gardien, faut-il chercher celles qui agitent le trousseau ?
Distribution
Avec Jacques Probst, Mathieu Delmonté, Frédéric Landenberg
Mise en scène Marie-Christine Epiney
Assistanat Stefanie Günter-Pizarro
Dramaturgie Marco Sabbatini
Scénographie Jean-Claude Maret
Lumières Jean-Michel Broillet
Composition et Musique Michel Wintsch
Décor Les Ateliers de construction de décors du Lignon | Mathieu Reverdin
Costumes Mireille Dessingy
Aide Costumière Samantha Landragin
Coiffures et Maquillages Katrine Zingg
Accessoires Florence Magni
Peintures Valérie Margot
Photos Philippe Christin
Coproduction Théâtre du Grütli et Théâtre Naveva